Parents et éducateurs : Parlez des médias sociaux à vos enfants!

Jamais dans toute l’histoire de l’humanité, les ados n’ont eu autant de possibilités de découvertes et d’expériences, ainsi que comment et avec qui ils les partagent. Fin 2014, les Nations Unies estiment que plus 3 milliards de personnes ont accès à Internet. Cette plateforme est le cœur de la définition même des médias sociaux et les ados d’aujourd’hui n’ont jamais vécu sans elle. Tout comme nous ne pouvons imaginer la vie sans électricité, le téléphone ou les voitures, les ados ne peuvent pas imaginer l’amitié et les interactions humaines sans les médias sociaux. Les médias sociaux est leur façon à eux de s’exprimer et d’entrer en contact émotionnellement avec les autres. C’est pourquoi préparer les jeunes à s’épanouir dans leur culture numérique est l’un des plus importants défis que nous, parents et éducateurs, devons relever aujourd’hui.

C’est devenu pour moi impératif en tant que parent, quand le compte Facebook de ma fille, alors en classe de seconde, a été piraté. Quand elle est venue vers moi, tenant mon portable, face blême et visiblement désemparée, je me suis préparée au pire. J’ai pensé que l’un de ses amis avait peut-être été tué dans un accident de voiture ou avait perdu ses parents. J’ai été vraiment stupéfaite de se rendre compte que sa douleur et le choc qu’elle portait sur le visage était en fait causées par un spammeur. Son compte avait été piraté et des messages étaient envoyés de son profil par un pirate inconnu. Ce que la bouleversait le plus était les commentaires publiés par ses amis, visibles à tous, et qu’elle ne pouvait ni contrôler ni répondre. C’était comme si le ciel lui tombait sur la tête et que son univers s’écroulait. J’ai appris que les réseaux sociaux, pour ma fille, n’était pas seulement une activité de divertissement, mais bien un facteur déterminant de son bien-être. Les médias sociaux sont pour elle un lien essentiels avec ses amis. Assises côte à côte, nous avons trouvé la fonction « Signaler un abus » et avons envoyé un signalement. En moins d’une heure, elle avait retrouvé ses accès et pouvait remédier aux messages incompris. Cette expérience a été un changement dans mes références. Cette expérience a marqué pour moi le moment où j’ai pris conscience que les parents et éducateurs devaient se rendre disponibles et soutenir leurs enfants.

Internet, notre société et les médias sociaux sont désormais tellement imbriqués qu’il est presque impossible pour un jeune de s’en défaire sans se retirer de sa communauté dans son ensemble. Un tel ostracisme pourrait avoir des conséquences émotionnelles importantes pour les adolescents, allant même jusqu’à l’isolement. Même à l’école, les étudiants arrivent, chaque matin touchés par les interactions numériques de la veille, affectant leurs capacités mentales, physiques et émotionnelles. Tout au long de la journée, ils continueront à interagir entre eux via internet. Même lorsque les réseaux sociaux ne sont pas autorisés sur le campus, il sont souvent utilisés grâce aux smartphones et aux appareils mobiles. Pour cette raison, les écoles trop doivent être activement engagées dans la vie numérique des élèves et être prêtes à répondre aux problèmes numériques.

La plus grande différence chez les enfants grandissant aujourd’hui par rapport à notre propre époque, est qu’ils dont les propres pilotes de leur expérience numérique. Leurs médias ne leur sont pas simplement mis à disposition par un certain nombre de cadres créant, promouvant et distribuant des contenus présélectionnés pour les masses. Lorsque les adolescents utilisent les médias sociaux, ils veulent participer, être entendus, vus et reconnus. Ils rassemblent des images en ligne et créent de grandes galeries photos qu’ils épinglent et partagent. Ils lancent des questions dans l’univers en ligne et attendent des réponses. Ils publient des listes de lecture, des contenus uniques et publient des commentaires. Ils collaborent à des communautés en ligne pour coder, écrire des histoires, partager des vidéos et prendre part à un univers artistique et musical. Ils jouent à des jeux sociaux compliqués au sein de guildes ou d’équipes. Ils notent et évaluent tout, des enseignants aux écoles en passant par des films et des lieux de rencontre. En fin de compte, les ados publient, partagent, tweetent, épinglent et jouent avec un public potentiellement mondial. Cela représente tout autant une responsabilité potentielle qu’une exceptionnelle opportunité. Une seule voix peut prendre une grande importance et lui donne le pouvoir d’influer de manière positive ou négative, sur des personnes réelles et des vies réelles..

En tant que parents et éducateurs, nous avons la lourde responsabilité d’aider à préparer et de guider les adolescents dans leur parcours dans ce monde numérique nouveau et parfois compliqué. Alors que les adolecents dessinent les adultes d’ils deviendront, nous pouvons être soit des points de repère les aidant à comprendre les effets de ce qu’ils pourraient publier avant qu’ils ne le fassent ou nous pouvons les laisser s’embarquer seul dans ce monde où les conséquences réelles et potentiellement à long terme sont nombreuses. Des cas ont été rapportés où des adolescents sont intervenus pour empêcher une tragédie. Nous entendons malheureusement également de tristes histoires de jeunes faisant l’apologie de la méchanceté envers eux-mêmes ou d’autres. Les adolescents n’apprendront pas à adopter un comportement éthique ou responsable par accident ou par simple observation. Sans un effort conscient de notre part, nous passerons à côté de l’occasion de guider et soutenir les adolescents alors qu’ils définissent leurs habitudes et leurs attentes concernant les interactions en ligne. Ne pas s’engager auprès des jeunes en ce qui concerne les médias sociaux, les écoles et les parents perdent l’occasion de les aider à acquérir les compétences et à construire la résilience émotionnelle dont ils auront besoin pour réussir dans notre culture de plus en plus numérique. Notre responsabilité est d’enseigner les compétences et éclairer les choix qui mènent les ados à des vies pleines d’opportunités enrichissantes. En exposant aux adolescents les points positifs et négatifs des médias sociaux et en créant et communiquant de façon réfléchie nos attentes face aux interactions en ligne, nous pouvons bâtir un réseau d’aide sécurisé auquel ils pourront se référer à la fois pour leur vie en ligne et hors ligne. Dans mes prochains articles, je partagerai des mesures éprouvées pour que les écoles et les parents puissent les aider dans cette entreprise.